Le lettrage de la série, ici en couleur


Lors de son lancement le 18 novembre 1985, la série Calvin et Hobbes n'est diffusée que dans 35 journaux. Elle connaît tout de suite un grand succès : de 130 journaux au début de l'année 1986, elle atteint 350 à la fin. Cette même année, Bill Watterson gagne un “ Reuben Award ”, le grand prix de la National Cartoonists Society (NCS). Il en gagne encore un en 1988 tandis que la série est diffusée dans 600 supports.

Pendant cette même période, Bill Watterson est obligé de lutter avec l'éditeur qui veut lui imposer des produits dérivés. Rappelons ici que le droit d'auteur américain (pour le cinéma et la bande dessinée) est favorable à celui qui finance la création : le producteur ou l'éditeur selon le cas.
[il est d'ailleurs intéressant de noter que la bande dessinée et le cinéma sont considérés comme des loisirs outre-Atlantique, tandis qu'ils appartiennent au domaine culturel en France – comparer les classifications dans des index comme Yahoo France et Yahoo US]
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Le contrat signé par Watterson en 1985 l'oblige à céder tous ses droits à l'agence de presse Universal Press Syndicate. Après de nombreuses oppositions, l'auteur récupère les droits de ses personnages vers 1990 et peu ainsi mettre un terme à toutes les propositions de produits dérivés qui lui étaient faites.

Le succès croît toujours : 1800 journaux en 1991 (année où il reçoit le prix du Mejor Obra Extranjera publicada en España – meilleur album étranger publié en Espagne –, à l'occasion du Saló Internacional del Cómic de Barcelona), tandis qu'en janvier 1992 Watterson reçoit l'Alph’Art du meilleur album étranger à Angoulème pour “En avant tête de thon !” et il est nominé pour un Reuben Award. Les deuxième semestres 1991 et 1994, il prend quelques mois "sabbatiques", pratique très rare dans le monde du "comic strip" américain, Garry Trudeau (Doonesbury) et Gary Larson (The Far Side) étant des précurseurs. De nombreux journaux republient des gags des premières années de la série. Au retour de son premier congé, Watterson impose aux journaux une publication à l'italienne des planches du dimanche pour renouer avec une pratique disparue qui laissait beaucoup plus de place à chaque série. Ce format s'applique aussi aux albums à partir de The days are just packed.
Ces contraintes n'empêchent pas la diffusion de la série puisque 2.200 journaux la diffusent en 1993.

A la fin de l’année 1995, Bill Watterson décide d’arrêter Calvin et Hobbes, expliquant qu’il a donné le meilleur de lui-même dans les contraintes de temps et d’espace qu’impose une diffusion dans la presse quotidienne. Sa série est alors publiée dans 2.400 journaux à travers le monde. Près de 30 millions d’albums ont été vendus dans une quarantaine de langues (juillet 2003).
En France, la série a été diffusée (liste non exhaustive) dans le Matin, France Soir, Kid Paddle Magazine (années 2000) et dans la revue de bande dessinée Yeti (au moins en 1991) avec une traduction maison de Bernard Joubert.

Dès les premiers gags, Bill Watterson fait apparaître la majorité de ses personnages (Calvin et Hobbes, les parents, Susie, Miss Wormwood, le directeur de l’école Monsieur Spittle, Moe). Mais petit à petit d’autres personnages récurrents feront leur apparition avec plus ou moins de succès (Max, Rosaline, le docteur, quelques camarades de classe, etc.) en fonction de leur apport à la dynamique des gags.


Evolution du dessin de Calvin de 1985 à 1995.

Aujourd'hui, il existe plusieurs centaines de sites Internet et quelques forums de discussions consacrés à Calvin et Hobbes.
Si tous les gags diffusés dans la presse sont parus en albums aux Etats-Unis entre 1987 et 1996, la plupart des autres pays ont commencé à traduire et à publier les recueils bien après. En France, il reste (en juillet 2003) la moitié de "It's a magical world".

 

Pour une raison inconnue, le gag suivant, paru le 28 novembre 1985, n'a pas été publié en album, il est donc le seul inédit connu à ce jour.

– Tu ne trouves pas que ce bon vieux Hobbes commence à être
un peu sale ?
– En fait, tu pourrais toi aussi prendre un bain. Allez, Calvin.
Chouette !
– Tu prends ton bain à l'étage, Calvin.

– Sale rat.
– Ah ouais ? Essaie le cycle "rinçage à froid"